Origine du nom
C'est en 1931, que la mention "SUR RHÔNE" fût ajoutée à SERVES, pour éviter les confusions postales avec Serres (Hautes-Alpes, Aude, Meurthe-et-Moselle) et Servas (Ain, Gard).
121 Av JC - CASTRUM CERVIA
En 121 avant Jésus-Christ, " CASTRUM CERVIA " a servi de camp retranché pour une partie des 20000 Romains qui remportèrent la bataille contre les 100 000 Allobroges (Gaulois de Dauphiné- Savoie) et Arvernes (Gaulois d'Auvergne).
Au début de notre ère, les Romains avaient construit une digue sur le fleuve pour protéger la plaine de ses crues, mais aussi le port de marchandises qui servait entre autre au transport des pierres de granit.
500 - Chapelle "Saint Pierre"
Nous passerons rapidement sur le premier millénaire, en signalant qu'en l'an 500 la Chapelle St-Pierre fut construite sur les ruines d'une tour romaine. Elle fut par la suite détruite et reconstruite au 11ème siècle sur l'emplacement actuel, près du Château Delphinal.
1070 - "CERVIAM"
En 1070, nous trouvons dans les écrits " CERVIAM " CER signifie montagne et VIAM route.
CERVIAM peut être interprété comme route serrée contre la montagne. SERVES disposait d'un pouvoir temporel et administratif. EROME détenait le pouvoir spirituel. Quant à GERVANS il semble y avoir une antériorité car son église est citée en 908. Cette unité fondamentale des 3 Communes durant tout le Moyen Age n'est pas sans rappeler des similitudes actuelles et cela démontre qu'au Moyen Age, comme au 21ème siècle, qu'une Communauté ne peut vivre sans le concours des autres.
1327 - Hôtel des monnaies
Autre date importante au cours du 2ème millénaire 1327: création d'un hôtel des monnaies. A Serves, des billons, des florins, des deniers, des sols ont été frappés avec du bronze, de l'argent et du cuivre. Signalons aussi l'existence d'un péage à Serves, créé par les Dauphins, institué en 1348 et qui fonctionnera jusqu'en 1736.
Ce péage dit "des 4 mas" dont les bénéficiaires étaient les Seigneurs de Claveyson, Larnage, Crozes (Bressieux) et Fontager.
1792 - Commune d'Erôme
Après la Révolution, en 1792 Serves perdit sa suprématie et devint une simple section de la Commune d'Erôme.
1835 - Fleuve, route, rail
C'est au 19ème siècle que Serves connaît un essor important, avec un point culminant vers 1835. Le fleuve, la route et par la suite le chemin de fer, jouent un rôle déterminant dans ce développement.
Sur le Rhône, le port fait parti des 6 principaux ports du département. De nombreux mariniers habitent Serves (plus qu'un seul aujourd'hui). Sur la route qui s'est successivement appelée route royale n° 7, route impériale n° 7, avant de devenir la célèbre Nationale 7 (chère à Charles Trénet), c'est l'époque des diligences, des rouliers, des relais de chevaux, des négoces de chevaux…
1845 - Commune autonome
Serves retrouve son autonomie en tant que Commune en 1845.
XXème Siècle - Pipes en terre cuite, Porcelaine, Rasoir électrique
Des potiers (fin XVIIème) ont eu l'idée de fabriquer des pipes en terre cuite, à partir des carrières de kaolin.
Cette fabrication entre 1830 et 1914, a pris une ampleur considérable puisqu'il y a eu jusqu'à 500 ouvriers entre Serves et Erôme ! Ces pipes ont d'abord été vendues en Provence, puis en France, pour être ensuite expédiées dans toute l'Europe, acheminées par la route et le rail (jusqu'à 80 caisses par jour, l'équivalent de 100.000 pipes !).
La production annuelle atteignait 2 160 000 pipes vendues sous la marque "Jacob"(manufacture de pipes en terre "Victor Belle"). Ces pipes permettaient de consommer le tabac autrement qu'en chiquant ou en prisant. Des fabriques de Serves ont sous traité, pour une usine de Douai dans le Nord, des pipes pour le tir sur les fêtes foraines (1890 à 1914) et des pipes estampillées "Denain".
Durant la guerre 1914-1918, les "poilus" ont adopté la pipe de bruyère, renommée "incassable", délaissant la pipe en terre trop fragile ! Dommage pour les connaisseurs, la pipe de bruyère n'égale pas la pipe en terre, car celle-ci a des propriétés beaucoup plus neutre sur le tabac. La 1ère guerre mondiale a donc anéanti les fabriques de pipes en terre de Serves et d'Erôme ! Une usine de porcelaine électrique pris le relais à Erôme.
Dans l'histoire de Serves, on ne peut pas passer sous silence la construction du plus long tunnel creusé dans le granit, pour le PLM (Paris-Lyon-Marseille). Un chantier qui s'avéra très difficile et où bon nombre d'ouvriers furent décimés par la maladie (choléra et typhus...) et par de nombreux accidents (explosions, éboulements…).
Une autre première à Serves, la fabrication d'un "épilatoire électrique à sec" !
Il s'agissait du premier rasoir électrique rotatif français de marque " ROBOT ". M. Jay (ingénieur) le mis au point en 1941 (en zone occupée), dans le sous-sol d'une villa à Saint-Vallier. Il fût ensuite fabriqué à Serves (dans les ex locaux de la "Sarma"). La commercialisation n'a jamais été à la hauteur de l'invention et le "robot" ne pût s'imposer face à des marques comme "philips" ou "calor".
Le premier rasoir électrique fût inventé par l'américain Jacob Shick en 1928. En Europe, le 1er rasoir électrique rotatif est mis au point par Alexandre Horowitz en Suisse, sous la marque "Harab" (1939).
La fabrication des rasoirs "robot" s'achève en 1955, la maintenance des rasoirs vendus se prolongera jusqu'en 1957. L'usine de Serves employa entre 50 à 60 ouvriers(es), dont une majorité de femmes. Le rasoir fût exporté à l'étranger, principalement au Maroc. Plusieurs modèles, dont le "tom pousse" sont exposés au musée de Serves.